Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Last disturbing news!!

15 avril 2008

http://www.aemt.asso.fr/IMG/pdf/desz_tibetains_tue

Publicité
Publicité
15 avril 2008

Le sentiment national au coeur de l'insistance chinoise

Tenzin Kunchap et Michel Fainberg sur le site http://www.revuelabyrinthe.org/document96.html

Le Tibet aujourd’hui : bilan de 50 ans d’occupation chinoise

Pour quelles raisons la Chine semble-t-elle tant attachée au Tibet, ce pays, somme toute, relativement pauvre et enclavé ?

Michel Fainberg — La première raison est territoriale. Si on regarde simplement la carte de la Chine, on s’aperçoit que le Tibet historique, le haut plateau tibétain, représente, en surface, pratiquement un tiers de la République Populaire de Chine1.

Le grand désert d’altitude constitue une zone de colonisation de premier choix, susceptible de désengorger une Chine surpeuplée. C’est pourquoi les Chinois ont implanté des villes nouvelles au Tibet (par exemple la ville de Bayi) peuplées de colons chinois dans les vallées les plus basses. Il faut néanmoins nuancer l’importance territoriale dans la mesure où la plus grande partie du Tibet, un désert d’altitude moyenne de 4 500 mètres, est parfaitement inhabitable.

La deuxième raison est d’ordre économique : l’intérêt pour le sous-sol tibétain. S’il n’y a que très peu de pétrole dans cette région, on y trouve en revanche un riche ensemble de minerais : cuivre, or, aluminium, borax, etc. (En 1255, Guillaume de Rubrouck, l’envoyé du roi saint Louis en Mongolie savait déjà qu’il y avait beaucoup d’or au Tibet !). Cependant, l’altitude très élevée et le manque d’infrastructure empêchent une exploitation rentable des minerais.

La troisième raison est d’ordre stratégique. Dès le début de l’invasion du Tibet par la République Populaire de Chine, le pouvoir communiste a très rapidement déployé de nombreuses troupes aux frontières du Tibet et de l’Inde. Ce qui a d’ailleurs engendré, en 1962, le conflit sino-indien. Un des objectifs importants était donc pour les Chinois de se protéger des pays environnants, notamment de l’Inde, de la Russie et des pays musulmans d’Asie centrale. Cette politique semble aujourd’hui relever davantage de l’idéologie que de l’efficacité militaire. Le Toit du monde devient, en effet, de moins en moins intéressant sur le plan de la stratégie pragmatique : avec les missiles balistiques, il n’est plus nécessaire aujourd’hui de placer ses batteries en hauteur.

Cette dimension idéologique nous amène à une quatrième justification de la présence chinoise au Tibet : la légitimité historique invoquée par le régime de Pékin. On parle souvent d’un Tibet traditionnellement fermé à l’étranger ; c’est tout à fait inexact : le Tibet a toujours entretenu des relations plus ou moins étroites avec ses voisins. Avec l’Inde et le Népal pendant des siècles : le cinquième Dalaï Lama faisait encore venir des pandits indiens à sa cour et connaissait le sanskrit. Avec les Mongols et avec les Chinois : sous les Tang (VIIe-début IXe siècles), le Tibet s’est ouvert à son voisin oriental, puis après avoir adopté le bouddhisme indien s’est détourné de la Chine. Il ne s’y est intéressé de nouveau que sous la contrainte, une dizaine de siècles plus tard. Les dynasties mongole (celle des Yuan, 1271-1368) et surtout mandchoue (1644-1911) ont eu des relations religieuses et politiques avec le Tibet. Pourtant les Chinois n’ont réussi à instaurer une sorte de protectorat au Tibet qu’à partir du début du XVIIIe siècle. La mise en place de ce protectorat ne changeait rien à la vie des Tibétains puisqu’il n’y avait qu’une petite garnison chinoise postée à Lhassa et un amban, représentant l’empereur de Chine au Tibet. Les Tibétains continuaient à gérer leurs propres affaires. Mais en définitive, progressivement, à partir de la fin du XVIIIe siècle, les empereurs de Chine en sont venus à considérer que le Tibet, ce pays frontalier qu’ils administraient, fût-ce de manière indirecte et distante, faisait partie de l’empire… Certaines cartes chinoises du XIXe siècle incluaient le Tibet.

D’une façon générale, toute l’histoire de la Chine a visé à assimiler les barbares qui l’environnaient : Les Mongols, les peuples turcs (Ouighours, Salars, Kazakhs), les Miao-Yao, les Zhuang, les Yi, etc. Un mythe très ancien, selon lequel les Tibétains ont toujours été des barbares dangereux, jalonne l’histoire des relations entre la Chine et le Tibet. Il est vrai que les Tibétains ont à plusieurs reprises mis en péril le pouvoir chinois ; notamment au IXe siècle où ils sont parvenus à prendre la capitale de la Chine de l’époque Chang’an (l’actuelle Xi’an) et à y installer un empereur. Ils n’y sont restés qu’un mois, mais ont constitué une réelle menace pour les Chinois.

Cette vision des peuples voisins perçus comme de dangereux barbares qu’il faut civiliser est un lieu commun très profondément ancré dans la conscience chinoise, qui se transmet de génération en génération. Je crois qu’il ne faut pas en sous-estimer la portée sur le plan historique. Pour les Chinois, ces barbares tibétains ont finalement été inclus dans l’empire mandchou, les Mandchous étant eux-mêmes des barbares assimilés. Notons que les autorités chinoises vont jusqu’à dire que le Tibet appartient à la Chine dès le VIIe siècle au moment des relations entre les Tang et l’empire tibétain. C’est une façon à peine croyable de retourner l’histoire. On pourrait très bien dire, au contraire, qu’au IXe siècle, la Chine appartenait au Tibet, puisque la cavalerie tibétaine prend la capitale chinoise et que l’empereur Trisong Detsen exige comme tribut une princesse chinoise ! On voit ici à l’œuvre, par ce retournement total, l’extraordinaire négationnisme chinois.

Comme on le voit d’après ce qui précède, les raisons de l’intérêt que la Chine porte au Tibet ne sont pas tant économiques ou territoriales ou même stratégiques, qu’idéologiques et historiques. Dans ces conditions, on ne peut pas s’empêcher de penser que « l’attachement » de la Chine au Pays des Neiges comporte une dimension irrationnelle. Le caractère obsessionnel de la propagande chinoise avec sa phraséologie quasiment inchangée depuis 50 ans sur l’appartenance du Tibet à la Chine vient renforcer cette hypothèse. La télévision chinoise programme des émissions sur le Tibet pratiquement toutes les semaines, alors que les Tibétains représentent moins d’un pour cent de la « population chinoise ». Imaginez que l’on diffuse quotidiennement à la télévision française des émissions sur le pays basque !

Les autorités chinoises n’ont pas l’intention de perdre complètement la face dans le bourbier tibétain et la question tibétaine devient aussi une affaire de principe, et cela d’autant plus que l’indépendance du Tibet pourrait entraîner la sécession d’autres entités rattachées à la Chine.

Tenzin Kunchap — J’ai moi aussi le sentiment que les raisons de la présence chinoise au Tibet ne sont pas si « rationnelles » qu’elles en auraient l’air à première vue. Ce que recherchent les Chinois, c’est un espace à coloniser ; pas seulement d’un point de vue démographique, mais aussi culturel : imposer leur culture à leur voisin, civiliser des barbares comme moi. Cette sinisation repose sur la force armée. Beaucoup de Tibétains ont fui et continuent de fuir en Inde pour rejoindre le DalaïLama et préserver ainsi la culture tibétaine. La récente évasion du Karmapa va dans ce sens.

Hésitant entre mépris et fascination, que veulent faire les Chinois du Tibet : le siniser profondément ou le vider de sa population d’origine ?

M.F. — Je ne peux vous répondre que par des hypothèses formulées à partir de l’analyse de la situation actuelle — les choses peuvent évoluer très vite. L’objectif des autorités chinoises, à l’heure actuelle — depuis la mort du Panchen Lama en 1989 — est de siniser les Tibétains. Les éradiquer physiquement n’est pas actuellement considéré comme une solution envisageable. Certes, le régime policier chinois au Tibet est très dur : on continue d’y torturer les prisonniers, mais la population dans son ensemble n’est pas inquiétée à partir du moment où elle ne se mêle pas de politique. L’objectif est d’implanter un maximum de colons chinois pour rendre le processus irréversible : faire en sorte que si un jour la légitimité du pouvoir chinois au Tibet est remise en cause, il soit trop tard pour revenir en arrière. L’idée est de submerger le Tibet : l’implantation de colons chinois est déjà vraisemblablement égale à la population tibétaine (six ou sept millions de personnes). Si cette égalité en terme démographique est respectée dans les grandes villes comme la capitale, Lhassa (200 000 habitants dont seulement la moitié sont tibétains), la campagne reste très majoritairement tibétaine. Il s’agit avant tout de faire venir des colons et de siniser les Tibétains sans détruire tout à fait la culture tibétaine pour conserver un vernis folklorique susceptible d’être exploité à des fins touristiques et de propagande.

T. K. — En 1993-1994, le président Hu Yaobang a dépensé de grosses sommes pour favoriser le développement du Tibet. Mais cet argent a surtout servi à financer les besoins des colons. Des livres ont également été publiés, mais ils ont avant tout servi la propagande communiste. Par exemple, les Chinois ont récrit et falsifié l’histoire du Tibet en en faisant une région ayant toujours appartenu à la Chine. Dans mon collège, il y avait huit matières différentes dont une seulement de tibétain. On ne peut pas dire que la culture tibétaine y occupait une place centrale…

Par ailleurs, cet argent a également servi à construire des sortes d’HLM, souvent sur les ruines de bâtiments tibétains anciens. Devant le Potala, à Lhassa, un vieux quartier d’habitations tibétaines a été remplacé par une grande place conforme à l’architecture communiste chinoise. C’est à cela que sert l’argent destiné au développement du Tibet !

On associe toujours — en Occident du moins — la présence chinoise au Tibet à une vaste entreprise de destruction : de sa culture, de son patrimoine artistique, de sa religion, de sa langue, de son système écologique et de sa population. Les Chinois y ont-ils apporté cependant des éléments positifs ?

M.F. — Mesurer les impacts positifs de la présence chinoise exige de se pencher sur la situation d’avant 1950. Avant l’invasion chinoise, le Tibet était un état théocratique dont le pouvoir reposait sur le DalaïLama, le clergé et l’aristocratie. On était donc très loin de la démocratie. Au début du XXe siècle, le XIIIe Dalaï-Lama s’est efforcé de moderniser son pays, mais s’est heurté aux forces conservatrices et notamment au clergé. Sa tentative de créer des écoles laïques et une armée moderne a échoué. Au moment de l’invasion chinoise en 1950, le Tibet n’avait pratiquement pas d’infrastructure, pas d’industrie et son système éducatif était toujours dans les mains des monastères.

Les communistes chinois s’engagent donc dans une modernisation du Tibet en commençant par la construction de grands axes routiers, de quelques aéroports militaires, d’écoles et d’hôpitaux. Certains aspects de cette modernisation sont certes positifs mais force est de constater qu’ils sont largement motivés par une position idéologique : promouvoir la propagande communiste et la grandeur de la Chine. Chaque élément en apparence promoteur de progrès cache le revers de la médaille. Le désenclavement est certes facteur de progrès local, mais permet surtout d’accélérer l’occupation chinoise et d’exclure totalement la campagne tibétaine. Ainsi, les Chinois modernisent les centres urbains tout en laissant de nombreux villages sans électricité. En dépit de toutes les réserves que l’on peut émettre à propos des motivations des communistes chinois, il faut reconnaître certains aspects ont un impact positif pour le développement durable du Tibet. Citons d’une part, la formation d’une élite de scientifiques, de médecins et de techniciens tibétains, qui sont la plupart du temps bilingues tibétain-chinois et d’autre part, la publication d’ouvrages en tibétain traitant de tous les domaines scientifiques, techniques, politiques, religieux ou encore littéraires. Au sortir de la Révolution Culturelle, à partir des années 80, une littérature tibétaine moderne voit le jour.

Ces quelques réalisations restent malheureusement dérisoires à côté des destructions qui ont eu lieu parallèlement et les autorités chinoises n’ont vraiment pas de quoi pavoiser lorsque l’on sait qu’après 50 ans de colonisation chinoise, le taux d’analphabétisme du Tibet reste l’un des plus élevés au monde. Il suffit pour le constater de se promener dans la campagne tibétaine…

Pensez-vous que le communisme chinois ait contribué à améliorer la condition de vie des paysans, soumis avant 1949 aux monastères et à l’aristocratie locale ?

M.F. — Sous l’ancien régime, les Tibétains étaient soumis à un système semi-féodal : ils dépendaient de propriétaires terriens (lamas et aristocrates) et étaient subordonnés à un certain nombre de corvées. Si ces paysans étaient pauvres, la société tibétaine semblait globalement harmonieuse. C’était un système traditionnel, reposant certes sur l’exploitation de la paysannerie, mais dans lequel les conflits sociaux étaient rares. Avec l’arrivée du communisme, les paysans les plus pauvres et les partisans du communisme accèdent à des fonctions importantes dans l’administration chinoise, tandis que les aristocrates, les religieux ou les riches marchands se retrouvent en bas de l’échelle sociale. Tout est donc inversé. Après cinquante ans de communisme chinois, les paysans et les éleveurs-nomades tibétains dressent un bilan très noir. Leur situation est finalement comparable à celle d’avant « la libération pacifique », voire pire. En effet, avant l’invasion chinoise, ils étaient certes exploités, mais par des Tibétains, qui parlaient leur langue et partageaient la même culture et la même religion. Aujourd’hui, leur situation économique ne s’est pas sensiblement améliorée à cause des taxes énormes qui frappent les paysans et les éleveurs nomades. Par exemple, les éleveurs de yaks ne peuvent plus accroître leur troupeau, dans la mesure où ils sont forcés d’abattre leurs bêtes au-delà d’un certain seuil. Les chutes de neiges importantes, comme celles intervenues en 1998, menacent leur cheptel. Ils n’ont donc ni sécurité, ni moyen de s’enrichir.

En définitive, sur le plan économique, la situation après cinquante ans de communisme ne s’est réellement améliorée que pour une petite partie de la population essentiellement urbaine. Les zones rurales sont des laissés pour compte du développement. Un des problèmes essentiels du Tibet actuel réside donc dans le déséquilibre flagrant entre les villes, qui recueillent l’essentiel des investissements chinois, et les campagnes, qui sont encore largement enclavées. La modernisation n’atteint pratiquement pas les zones rurales et encore moins les zones pastorales. Les seules améliorations pour les éleveurs nomades tibétains qui vivent toujours sans électricité résident dans la

T.K. — En ce qui concerne l’électricité, par exemple, certaines centrales électriques ne fonctionnent que l’été ; si bien qu’on les appelle « centrales-marmottes ». Elles s’endorment au moment où on en a le plus besoin. Même quand les villageois ont l’électricité, ils ne savent pas toujours comment l’utiliser. Je me souviens que pour éteindre une ampoule, certains d’entre eux soufflaient dessus ou lui lançaient des pierres ! C’est dire à quel point l’information et l’éducation manquent dans les zones rurales. Le progrès ne se réduit pas à l’introduction de nouvelles techniques…

À mes yeux, une des plus grandes régressions par rapport à l’avant 1949 est l’absence de liberté de circulation. La dictature chinoise a restreint la circulation d’une ville à l’autre : les Tibétains doivent demander des permis et les payer. Cette surveillance des déplacements de la population est intervenue en particulier à la suite des manifestations anti-chinoises des années 1980.

M.F. — La situation évolue cependant. Tenzin est parti du Tibet il y a une dizaine d’années. Le système s’est, depuis, un peu assoupli. Cependant, il est toujours pratiquement impossible pour les Tibétains, de sortir de la République Populaire de Chine et voyager à l’étranger que ce soit pour le tourisme ou les études (même pour la minorité qui en aurait les moyens). Les jeunes Chinois, eux, sont nombreux à se rendre à l’étranger pour étudier ou même à faire du tourisme. C’est là une discrimination évidente. Le Tibet est aussi la seule région de Chine dans laquelle les étrangers ne peuvent se rendre qu’avec un permis spécial (ce qui est étonnant, puisque le « Tibet appartient à la Chine ») et de plus il est obligatoire d’obtenir des laissez-passer pour aller visiter certains monastères !

T.K. — Les Tibétains sont dans leur pays en résidence surveillée. La frontière entre le Tibet et le Népal est envahie de points de contrôle. Quitter le pays signifie s’évader, le plus souvent en traversant

On peut donc dire que ni les raisons avancées par les Chinois, ni les résultats concrets de leur occupation ne sont en mesure de justifier leur présence au Tibet. Inversement, quels sont les arguments des Tibétains en faveur de l’indépendance, sachant que leur pays a toujours subi des influences extérieures ?

M.F. — L’empire tibétain (VIIe siècle-XIIe siècle) était non seulement indépendant, mais encore menaçait ses voisins, notamment la Chine, nous l’avons vu. Si l’on a pu mettre en doute la réalité historique de l’indépendance du Tibet, c’est à cause des relations de tchö-yön, c’est-à-dire, des liens existant entre mécènes et maîtres religieux. En effet, les lamas avaient l’habitude de rechercher des « mécènes » parmi les princes des peuples qui les entouraient — Mongols, Mandchous, Chinois, — pour financer leurs propres écoles philosophiques et la construction de leurs monastères. Un jeu dangereux auquel se livrèrent les Tibétains pendant des siècles. Si, à cette époque, les Tibétains ignoraient le concept de nation, ils n’en avaient pas moins le sentiment d’être parfaitement indépendants. Pour eux, ce qui importait en premier lieu c’était d’abord le dharma, leur religion et leur culture imprégnée de bouddhisme tibétain.

Le problème de l’indépendance ne se posa même pas au XVIIIe siècle, alors que le Tibet devenait tout doucement un protectorat chinois. Pendant toute cette période, le Tibet demeurait de facto indépendant, doté d’un système postal, d’un drapeau, d’une armée, battant monnaie. L’existence à Lhassa d’une petite garnison chinoise et d’un amban représentant l’empereur était insignifiante pour les Tibétains et la présence chinoise était tout à fait négligeable. La plupart des Tibétains avant 1950, n’avaient d’ailleurs jamais vu de Chinois. Pour les empereurs de la dynastie mandchoue, les choses étaient différentes. Leur intérêt territorial pour le Tibet allait croissant, à l’inverse de leur attirance pour le bouddhisme vajrayana (bouddhisme tibétain).

Le problème de l’indépendance de jure du Tibet ne s’est véritablement posé qu’au début du XXe siècle. À ce moment-là, le gouvernement tibétain sentant que les Chinois s’immisçaient de plus en plus dans leurs affaires se mit à réagir. En 1913, le XIIIe Dalaï Lama profita de l’instabilité politique de ses voisins orientaux, pour expulser du Tibet, l’amban et tous les militaires chinois. De 1913 à 1950, le Tibet connut donc une indépendance totale. Les Tibétains n’ont connu la forme moderne du nationalisme qu’avec l’invasion communiste chinoise. Pour la première fois de leur longue histoire, les institutions religieuses et politiques du Tibet ainsi que le mode de vie traditionnel étaient menacés. L’apparition d’un sentiment national est donc la conséquence directe de l’oppression exercée par la Chine.

Aujourd’hui, on peut se demander si l’indépendance est réalisable : il est clair que le martèlement de culture chinoise et communiste pendant cinquante ans peut difficilement être balayé d’un revers de manche. Il faut donc faire avec. Si l’on essaye de voir les choses du bon côté, on peut même se dire que les Tibétains se sont enrichis au contact de cette grande culture asiatique. D’autre part, les Chinois ne sont pas en mesure de faire disparaître corps et âme la civilisation tibétaine qui est millénaire et célèbre dans le monde entier. Bien que partiellement folklorisée, la culture tibétaine est encore bien vivante et résistera encore très longtemps grâce à son écriture et à sa faculté de mémoire. La Chine devra un jour ou l’autre abandonner son régime de terreur au Tibet. Elle devra alors faire face aux crimes contre l’humanité qu’elle a commis au Tibet et admettre qu’il n’y pas eu une « libération pacifique » comme elle l’aurait sans doute souhaitée mais une guerre très brève suivie d’une longue guérilla (de 1950 à 1964) qui a fait des centaines de milliers de victimes. Après la disparition de sa Sainteté le Dalaï Lama, le terrorisme tibétain pourrait très bien recommencer. La seule solution est la négociation et l’octroi d’une véritable autonomie au peuple tibétain conformément aux propositions présentées par le Dalaï Lama à Strasbourg. La plupart des Tibétains s’en satisferaient. L’indépendance totale n’est pas forcément la meilleure solution. Elle poserait non seulement de nombreux problèmes économiques mais aussi politiques. Certaines régions du Tibet comme le Kham ou l’Amdo pourraient faire sécession, car le Tibet moderne est encore miné par le régionalisme et les clans…

T.K. — Le martèlement politique chinois dont parle Michel Fainberg a été particulièrement profond. Moi-même, qui ai pourtant milité contre l’occupation chinoise du Tibet, j’ai découvert tardivement que notre peuple avait été libre, autrefois. Personne ne me l’avait dit… Ni mes parents, ni encore moins nos maîtres d’école. Je n’ai vraiment compris que le Tibet avait été indépendant qu’après mon évasion, une fois en Inde. Remarquez, les jeunes Chinois ne savent peut-être pas non plus grand-chose de leur histoire. Peut-être que pour eux la poudre a été inventée par les communistes. Heureusement, depuis les années 1980, la nouvelle génération commence à ouvrir les yeux, à prendre conscience qu’avant son invasion le Tibet était indépendant. Aujourd’hui, mon vœu serait de voir le Tibet sinon indépendant, du moins autonome, conformément aux cinq points du Dalaï Lama.

Lors de la venue de Jiang Zemin en France certaines personnalités ont considéré que les accords conclus par la France avec le gouvernement de Pékin n’avaient rien d’immoral, considérant que le développement économique de la Chine était le premier pas vers le respect des droits de l’homme en Chine, et donc au Tibet. Qu’en pensez-vous ?

M.F. — Je serais pour ma part favorable à ce que des pressions soient exercées sur les autorités chinoises. Je crois que la politique du tout sourire n’est ni bonne, ni suffisante ; il faudrait être plus exigeant. Car ceux qui manient la dureté ne comprennent que la dureté. Je suis pourtant, paradoxalement, un partisan du dialogue avec les Chinois. Il est important d’utiliser une double méthode, méthode qui sera très bien comprise par les Chinois, eux qui ont à la fois une économie de marché et un système communiste — on ne peut pas faire plus antinomique. Il est indispensable de dialoguer avec eux et, en même temps, je crois que le blocus économique serait la méthode la plus efficace pour faire prendre conscience au gouvernement chinois des exactions qu’il commet au Tibet aujourd’hui en toute impunité. Il est important d’avoir une approche pragmatique de la question tibétaine. En Occident, il y a une certaine déification du peuple tibétain et ce processus est dangereux car il véhicule une image déformée.

On répète un peu partout que le Tibet a connu mille ans de paix grâce au bouddhisme, alors que les seigneurs tibétains et même les monastères se sont livrés de véritables petites guerres. On dit aussi que le peuple tibétain n’a d’autre occupation que la spiritualité. C’est évidemment un cliché. La sagesse tibétaine est si profonde et si fascinante qu’elle n’a pas besoin de ces boniments. La vérité et l’authenticité devraient suffire.

Mais, terminons plutôt sur une note humoristique. Les techniques du génie génétique se développent et il sera bientôt possible de cloner des êtres humains. Imaginez qu’on fasse des clones du Dalaï-Lama, ce serait sans doute un véritable cauchemar pour le gouvernement chinois mais, à n’en point douter, un bienfait pour l’humanité…

T.K. — Jiang Zemin est venu en France pour la récolte des devises — Macao est désormais chinois. Il faut porter deux masques, celui du méchant et celui qui sourit. En tant que réfugié politique, j’attends, bien sûr, que la France et l’Europe reconnaissent et soutiennent la juste cause des Tibétains. Quand Jacques Chirac était maire de Paris, il avait accueilli le Dalaï-Lama avec de grands sourires ; maintenant qu’il est président de la République, il semble craindre de le rencontrer. Aurait-il peur que le saint homme découvre, sous le masque, son vrai visage ?

Annexes

Entretien réalisé par Christel Sniter.

Notes

1 Le Tibet ethnique correspond à un territoire immense de 2 500 000 km2, Selon les divisions administratives chinoises, la « Région Autonome du Tibet » compte 1 200 000 km2 ; Le reste du territoire traditionnel correspond à des préfectures autonomes tibétaines intégrées dans les provinces chinoises du Qinghai, du Sichuan, du Gansu, du Yunnan. Voir Pierre Trollier, Géographie de la Chine, Que sais-je ?, Paris, PUF, 1993. À titre de comparaison, au territoire français sont généralement attribués 550 000 km2.

Pour citer cet article

Tenzin Kunchap et Michel Fainberg, « Le Tibet aujourd’hui : bilan de 50 ans d’occupation chinoise », Labyrinthe, Numéro 5, Hiver 2000, 11-22 [En ligne], mis en ligne le 17 février 2005. URL : http://revuelabyrinthe.org/document96.html. Consulté le 15 avril 2008.

Quelques mots à propos de : Tenzin  Kunchap

Tenzin Kunchap est né en 1968 à Phomdo au Tibet central. Il fut envoyé de force à l’école gouvernementale chinoise. Devenu moine boudhiste, après une première fuite pour l’Inde, il intégra à son retour le monastère de Drepung et participa aux nombreuses manifestations contre le régime communiste chinois à Lhassa à partir de 1987. Arrêté et emprisonné pendant trois années près de Lhassa dans une prison de haute surveillance, il entreprend la traversée à pied du Tibet et de l’Himalaya pendant trois mois pour atteindre l’Inde et rencontrer le Dalaï Lama. Venu en France pour témoigner de la situation au Tibet, il est actuellement réfugié politique. Il publie en mars 2000 son premier ouvrage autobiographique chez Plon : Le Moine rebelle, carnet de lutte d’un enfant du Tibet.

Quelques mots à propos de : Michel  Fainberg

Michel Fainberg est le pseudonyme d’un tibétologue, professeur d’anthropologie à Bruxelles ; révéler l’identité de ce spécialiste l’aurait exposé aux risques encourus par ceux qui critiquent une puissante dictature.

15 avril 2008

les origines du conflit selon la Chine

Un point de départ: 1840, la guerre de l'opium

ANNEXE II - EXTRAITS DE « CENT QUESTIONS SUR LE TIBET » http://www.senat.fr/ga/ga77/ga7718.html

« Cent questions sur le Tibet » est un ouvrage officiel d'information, en langue française, publié en 2001 par le gouvernement chinois. Il se présente sous la forme d'un jeu de questions et de réponses, dont certaines méritent d'être citées in extenso.

Question 4 : Comment a-t-on fabriqué la soi-disant « indépendance du Tibet » ?

Réponse : Depuis plus de sept cents ans, le gouvernement central de la Chine exerce la souveraineté sur le Tibet. Le Tibet n'a jamais été un pays indépendant. Des millions de dossiers en langues chinoise, tibétaine et mandchoue, reflétant des faits historiques qui remontent à plus de 700 ans, sont parfaitement conservés dans les archives de Beijing, de Nanjing et de Lhasa. Ces documents et objets historiques montrent que le Tibet est une partie intégrante du territoire de la Chine. Jusqu'avant la guerre de l'Opium en 1840, on n'avait jamais entendu parler de la soi-disant « indépendance du Tibet ». Ce point de vue est le produit de l'agression des puissances étrangères contre la Chine.

Après la guerre de l'Opium en 1840, la Chine est devenu un pays colonisé et le Tibet n'a pas échappé à l'agression des puissances étrangères. En 1888 et en 1904, les impérialistes britanniques déclenchèrent une guerre d'agression contre le Tibet et ils forcèrent le gouvernement des Qing à signer des traités humiliants, occupèrent de vastes étendues du Tibet et forcèrent à ouvrir Yadong, Gyangtse et Gar vers l'étranger, ce qui suscita les résistances des compatriotes, des habitants, des lamas et de l'armée du Tibet. Le peuple de toute la Chine condamna avec véhémence les brutalités des impérialistes britanniques. Puis, ces derniers changèrent de stratégie : la séduction des hauts dignitaires au lieu de l'attaque armée. Ils recrutèrent des sécessionnistes pro-impérialistes parmi les hauts dirigeants du Tibet en vue de le séparer de la patrie et de la transformer en une région coloniale qu'ils contrôleraient.

En 1910, le XIIIème dalaï-lama s'exila en Inde, ce qui créa les conditions favorables à l'impérialisme britannique pour le menacer de se soumettre. Après la révolution de 1911, les impérialistes britanniques accompagnèrent le XIIIème dalaï-lama lors de son retour à Lhasa. En 1913, à Simla, la Grande-Bretagne tint une réunion pendant laquelle elle divisa le Tibet en deux : le Tibet intérieur et le Tibet extérieur, afin d'exercer un contrôle total sur le Tibet et de fusionner d'autres zones tibétaines dans le Sichuan, et elle dessina la ligne Mac Mahon qui occupa de vastes étendues du territoire de la Chine, en échangeant secrètement des documents avec le représentant du gouvernement local du Tibet. Le gouvernement central chinois s'opposa à ce complot.

Par la suite, la Grande-Bretagne sema la discorde entre le dalaï-lama et le panchen-lama, ce qui obligea le IXème panchen à s'exiler à l'intérieur de la Chine. La Grande-Bretagne offrit à l'autorité locale du Tibet des armes et des munitions en grande quantité, fomenta l'agression de l'armée tibétaine vers l'Est, afin de fonder un Grand Tibet, pays qu'elle contrôlerait. Pour s'assurer le contrôle total du Tibet, la Grande-Bretagne suscita la rébellion armée des jeunes soldats, ayant à leur tête un général de l'armée tibétaine. La rébellion échoua. A cette époque là, la Russie et les Etats-Unis intervinrent dans les affaires du Tibet, mais leur tentative échoua. Cela montre que tous les complots fomentés par ceux qui voulaient séparer le Tibet de la patrie et fonder un Tibet indépendant furent voués à l'échec. Parmi les gens en exil à l'étranger qui prônent l'indépendance du Tibet, certains participèrent directement aux agressions des impérialistes étrangers contre le Tibet ; les autres sont d'anciens grands maîtres de nombreux serfs sous le régime féodal de l'ancien Tibet. Ces gens-là publièrent bon nombre d'articles et de livres dénaturant, voire même tronquant l'histoire. Leurs points de vue sont sans fondement.

Question 11 : Est-ce que la Chine peut appliquer la politique d'« un pays, deux systèmes » au Tibet ou décider de la position du Tibet par référendum ?

Réponse : La politique d'« un pays, deux systèmes » a été avancée par le gouvernement central chinois pour résoudre la question de Hongkong, de Macao et de Taiwan, et ainsi réaliser l'unification totale du pays. La situation du Tibet est tout à fait différente de celle de ces trois régions. En 1951, le Tibet a connu une libération pacifique. Vers la fin des années 50 et le début des années 1960, le Tibet a implanté la réforme démocratique, aboli le régime féodal de servage qui intégrait politique et religion, libéré des millions de serfs qui, dans l'ancienne société du Tibet, étaient privés des droits humains fondamentaux et de la liberté individuelle. En 1965, la région autonome du Tibet a été fondée. Depuis lors, le Tibet jouit du droit national d'autonomie régionale, en vertu de la Constitution et de la Loi de l'autonomie nationale, et les droits des Tibétains de participer aux affaires centrales et locales sont assurés. Grâce à des dizaines d'années d'édification, le Tibet a connu développement économique, progrès social, unité nationale et amélioration du niveau de vie.

La soi-disant « grande autonomie » avancée par le dalaï-lama est un artifice trompeur pour ceux qui ne connaissent pas bien la situation de la Chine, parce que le Tibet est depuis longtemps une des cinq régions autonomes du pays. L'essence de la soi-disant « grande autonomie » réside dans la réalisation de « l'indépendance du Tibet » en deux étapes : la première est de rétablir la domination du dalaï-lama sur le Tibet et le régime de l'ancien Tibet ; la deuxième, de réaliser « l'indépendance du Tibet ».

Le Tibet fait partie intégrante du territoire de la Chine. Il est une région autonome sous la direction du gouvernement central chinois. La possibilité de décider de l'avenir du Tibet par voie référendaire n'existe pas. Le soi-disant référendum est un autre complot avancé par la clique du dalaï-lama, lors de l'échec de ses activités visant à réaliser l'indépendance du Tibet. Son objectif est de gagner le soutien de la communauté internationale, en portant l'étendard de la démocratie, de pousser l'internationalisation de la question du Tibet, de s'en tenir à « l'indépendance du Tibet » et d'encourager l'esprit sécessionniste.

Question 13 : Pourquoi le Tibet implanta-t-il une réforme démocratique en 1959 ? Quels avantages le peuple tibétain pouvait-il en retirer ?

Réponse : L'ancien Tibet pratiquait un régime féodal de servage, assorti à une théocratie. Sous ce régime, le peuple tibétain subissait l'oppression politique et l'exploitation économique, et ses conditions de vie étaient misérables. Une telle situation était une chose rare dans le monde.

En 1951, le gouvernement central et le gouvernement local du Tibet signèrent l'« Accord en 17 points » sur la libération pacifique du Tibet. Etant donné les conditions historiques spéciales et la situation concrète du Tibet, selon cet accord, il fallait réformer le système social du Tibet. Pourtant, le gouvernement central ne força pas la réforme, c'était au gouvernement local du Tibet de le faire de plein gré.

Des gens de l'échelon supérieur du Tibet considéraient comme une faiblesse l'attitude du gouvernement central d'attendre patiemment la réforme du système social du Tibet, et ils déclenchèrent sans vergogne une rébellion armée en 1959. Dans ces circonstances, se conformant au désir de la majorité de la population du Tibet, le gouvernement central réprima rapidement la rébellion et lança une réforme démocratique. Celle-ci abolit le régime féodal du servage, extrêmement corrompu et ténébreux, et la théocratie, et elle permit à un million de serfs et d'esclaves de s'émanciper. Ces derniers n'étaient plus considérés comme les biens individuels des propriétaires de serfs, c'est-à-dire pouvant être vendus, achetés, transférés, échangés et utilisés pour payer une dette, et ils n'étaient plus forcés à travailler pour leurs propriétaires. Ces serfs et ces esclaves, traités depuis longtemps comme des « boeufs et des chevaux doués de la parole », devinrent dès lors des « êtres humains » à part entière. Ils obtinrent la jouissance de la liberté individuelle et devinrent les maîtres de leur propre destin et de la société. C'est une transformation qui fait époque dans l'histoire du Tibet et aussi un grand progrès dans l'histoire de son développement des droits de l'homme.

La réforme démocratique du Tibet adopta une politique selon laquelle on traitait les propriétaires de manière distincte. Les moyens de production de ceux qui avaient participé à la rébellion furent confisqués, alors que pour d'autres propriétaires, on appliqua un principe de réforme pacifique, à travers une politique de rachat de leurs biens de production qui furent ensuite distribués aux pauvres serfs et esclaves. Par conséquent, la réforme démocratique gagna la compréhension et la coopération de nombreuses personnes des couches supérieures.

Question 95 : Le dalaï-lama a obtenu le prix Nobel de la paix à l'étranger, et il y a des gens qui l'appellent « le gardien des droits humains » et un « pacifiste » ; quels sont les avis sur le sujet ?

Réponse : Le dalaï-lama est non seulement une personnalité religieuse, mais aussi un exilé politique qui s'active depuis longtemps à l'étranger pour diviser la patrie, monter une armée, fomenter la violence, susciter des troubles à l'intérieur du pays et saboter l'union nationale.

Sous la domination du XIVème dalaï-lama, l'ancien Tibet appliquait un régime de servage féodal, et ce système social était plus sauvage et plus cruel que celui du Moyen-Age en Europe. Les propriétaires de serfs infligeaient à ces derniers toutes sortes de tortures cruelles comme enlever les yeux, couper les mains, enlever les tendons, etc. Le dalaï-lama a trahi sa patrie et a fui à l'étranger par opposition à la réforme du servage féodal inhumain et arriéré et par refus de rendre aux serfs leurs droits humains. Lui donner l'appellation de « gardien des droits humains » est une ironie cinglante à l'égard de ces droits.

Après sa fuite à l'étranger, le dalaï-lama a établi le gouvernement en exil, organisé une armée et fomenté une série de violences horribles. Après les années 80, il a suscité encore des troubles au Tibet, ce qui a causé de grandes pertes matérielles. Ces dernières années, il a enfreint ouvertement les rites religieux et le système inscrit dans l'histoire pour saboter la réincarnation du panchen-lama. Que cette personnalité obtienne le prix Nobel de la paix et soit chapeautée du titre de « personnalité non violente » n'est-il pas absurde ? Le gouvernement chinois s'oppose fermement à quiconque, à l'étranger, utilise le dalaï-lama pour intervenir dans les affaires intérieures de la Chine et diviser le pays.

Question 96 : Quelle est l'opinion du gouvernement central sur la politique du dalaï-lama de « ne pas utiliser la violence » ?

Réponse : Après la rébellion de 1959, le dalaï-lama n'a jamais cessé de s'adonner à des activités séparatistes et de sabotage de l'unité nationale. Bien que le dalaï-lama préconise toujours la « non violence », sa clique a organisé la rébellion de 1959, a pillé l'or et l'argent des monastères, tué des cadres tibétains, et après l'échec de sa rébellion, cette clique a organisé une troupe armée pour troubler et saboter la paix à la frontière du Tibet, ce qui a menacé gravement la sécurité des biens et la vie des Tibétains à la frontière. En 1987, des séparatistes ont mis frénétiquement Lhasa à sac, ce qui a causé de grandes pertes pour le peuple. Le dalaï-lama peut difficilement se disculper de cet événement violent. Comment explique-t-il alors sa non violence ?

Question 97 : Quelle est la politique sur l'entretien possible entre le gouvernement central chinois et le dalaï-lama ?

Réponse : la politique concernant un entretien avec le dalaï-lama est claire et est toujours celle qu'a suivie le gouvernement central chinois. En d'autres mots, le dalaï-lama doit abandonner pour de bon son objectif d'indépendance du Tibet, cesser de diviser la patrie, déclarer en public que le Tibet est une partie inséparable du territoire de la Chine, accepter Taiwan comme une des provinces de la Chine et que la République populaire de Chine est le seul gouvernement légitime de toute la Chine.

Question 98 : Pourquoi les négociations entre le gouvernement central chinois et le dalaï-lama n'ont-elles pas marqué de progrès sensibles jusqu'à présent ?

Réponse : Depuis 1979, le gouvernement central a eu à maintes reprises un entretien avec le représentant particulier du dalaï-lama. Mais à cause des troubles fomentés par le dalaï-lama, le contact s'interrompt de temps à autre. Depuis les 20 années qu'existent des contacts, le dalaï-lama rajuste sans cesse sa politique stratégique : quand il trouve la situation favorable, il rompt les contacts, et quand la situation est défavorable, il demande d'entrer en contact. Même dans les périodes de contact avec le gouvernement central, il n'abandonne pas ses activités sécessionnistes à l'intérieur comme à l'extérieur du pays.

Ces réalités peuvent témoigner que le dalaï-lama ne veut pas négocier sincèrement avec le gouvernement central. Il utilise l'entretien avec le gouvernement central, fait de la propagande et répand la thèse de « l'indépendance du Tibet » sur la scène internationale. Par conséquent, les négociations ne peuvent progresser, et c'est le dalaï-lama qui doit en assumer la responsabilité.

Question 99 : Quelle est l'attitude du gouvernement central à l'égard de l'accueil que réservent actuellement des gouvernements étrangers et des fonctionnaires au dalaï-lama ?

Réponse : Le problème du dalaï-lama n'est pas un problème religieux mais un problème politique. Le dalaï-lama est non seulement une personnalité religieuse, mais aussi un exilé politique qui travaille à diviser la patrie et à saboter l'union nationale.

Le gouvernement chinois s'oppose fermement au dalaï-lama qui emprunte n'importe quel titre pour se rendre dans les autres pays et y mener des activités politiques en vue de diviser la Chine ; de même, la Chine s'oppose aux officiels de n'importe quel pays qui accordent une audience au dalaï-lama sous quelque forme que ce soit et à n'importe quel titre.

15 avril 2008

TIBET

Les 3 régions historiques du Tibet sont:

U-TSANG

AMDO

KHAM

Le 7 août 2007, le poste frontière de Zhangnu est fermé. Les touristes ne peuvent plus se rendre au Tibet par cette route. De plus le prix du VISA pour un jour a atteint les 136 dollards. Il s'agit peut-être d'un moyen de décourager les touristes qui voudraient se rendre au Tibet avant les jeux olympiques. C'est en tout cas l'explication proposée par le site www.tibet-info.net.

TibetLijian

frontière du Tibet Lijian

8 mai 2007

Commentaire laché sur le blog de Michel Onfray

Che

Commentaire laché sur le blog de

Michel Onfray

aujourd'hui

en réaction à son article clôturant la campagne

"etudiante en 1ère année d'histoire à Aix je suis heureuse d'avoir pu lire vos analyses de cette campagne. Certes avec un certain esprit critiqe indispensable à toute lecture enrichissante mais respectant néanmoins votre pensée.
Il me semble que l'ignorance de ceux qui croient "connaître" est à l'origine de cet vague de négativité, qui a déferlé en réaction à vos idées.

Pour ma part au cours de cette campagne j'ai eu de nombreuses occasions de confronter mes idées avec des amis,de la famille, des collègues de travail.
Je me suis trouvée face à l'obstination; à la sombre bêtise des arguments futiles, avancés par ceux qui croyaient en Sarko et en la droite, pour sa capacité à protéger les pauvres petits français de la pauvreté.
Souvent j'ai pu entendre "on va s'enrichir avec Sarko". Hé les gas réveillez vous!!!
Mais comment convaincre des gens qui basent leur discussion sur des phrases copié/collé sur ce qu'ils ont entendu à TF1? La formidable machine à cerveaux en conserve a fait carton, tout comme le 55min d'M6.

J'ai été abasourdie d'entendre que les paroles scandalisantes prononcées par le PEn, au sujet des camps de concentration, n'auraient pas la même signification, une fois replacées dans leur contexte. Pareil pour Sarko...

Décidément la France s'est bandé les yeux et voilà le résultat: la peur au pouvoir, des voitures brûlées et bientôt nous serons dans la rue.

Alors vive la manipulation!!!"

Publicité
Publicité
19 juillet 2006

n'est-il pas nécessaire de se préocuper des nouvelles sources d'énergie?

20 ans et plus après l'élaboration du la notion de développement durable au cours du sommet de Kyoto, le premier ministre anglais Tony Blair est toujours favorable au nucléaire.

Dans un premier temps il est nécessaire de rappeler la notion de développement durable. Il s'agit d'une nouvelle notion de développement par laquelle la satisfaction des générations présentes ne compromet pas le bien être et l'épanouissement des générations futures.

Ainsi nous pouvons faire allusion au développement industriel intensif qui a vu le jour au cours du XXème siècle. L'abus des ressources naturelles n'a pas été le seul à porter atteinte à notre environnement. En effet la pollution de l'air, de l'eau et de notre mode de vie en général ont causés une série de dommages quasiment irréparables.

Cette modification de notre genre de mode de vie nous entraîne dans un cycle de transformations mais également de destruction. Par le progrès il devient diffficile de faire la part entre ce qui peut être ou non bénéfique pour l'humanité.

Alors malgré toutes les directives, les résolutions positives prises par les gouvernements et les assotiations internationnales, pour quelle raison aucune mesure efficace n'est-elle appliquée?

Cette question restera sans réponse pour l'instant. Ici il est question des difficultées auxquelles se heurtent les mouvements écologistes quand aux changements nécessaires  à la sauvegarde de notre planète tant qu'il est encore temps d'en parler.

Alors que pensez vous d'un nouveau p'tit réacteur nucléaire? Avant de répondre cliquez sur ce lien!

mms://a718.v9002b.c9002.g.vm.akamaistream.net/7/718/9002/7d6712f342f/www.greenpeace.org/download/windowsmedia/france/photosvideos/videos/EPR-avion/EPR-avion.wmv

Quoi de plus touchant qu'un avion qui vient troubler votre tranquilité naïve?

Mais après tout quel intérêt quand on est pas la première victime?

Et bien ici l'attitude de Tony Blair montre effectivement que cela lui est égal. Attitude que je pourrais qualifier d'irresponsable, discrébilisant toute la politique énergétique de son pays qui visait à éliminer le nucléaire de son programme énergétique. Alors pourquoi s'engager à travers EDF et AREVA dans la un projet de construction de centrales nucléaires.

18 juillet 2006

réponse du député à mon intention

C'est avec intérêt que j'ai pris connaissance de votre courrier de pétition électronique dans lequel vous me faites part des préoccupations générales sur le règlement REACH, et je vous en remercie.

Comme vous, je souhaite que cette règlementation européenne soit la plus juste possible et qu'elle préserve notre santé.

Sans faire de l'idéologie, il s'agit avant tout de créer un système efficace de protection de l'individu, sans entraver le développement économique.

Il est très important que l'Union européenne dispose d'un système harmonisé d'enregistrement, d'autorisation et de contrôle des substances chimiques. Ce système doit permettre d'une part de réduire tous les risques pour notre santé et notre environnement, et, d'autre part, de favoriser l'émergence d'innovations industrielles et de soutien à l'activité économique. Un Etat membre isolé ne peut créer un dispositif efficace.

REACH, c'est une avancée pour tous les citoyens, il montre l'avantage qu'apporte l'Europe au quotidien : plus de sécurité dans la vie de tous les jours.

Nous devons nous comporter comme des acteurs politiques responsables, et je vous invite à regarder ce texte dans son ensemble.

Il convient ainsi de ne pas idéaliser le principe de substitution. Bien évidemment, la substitution doit se faire lorsque le produit de remplacement assure une même efficacité que la substance d'origine, mais nous devons être avant tout pragmatiques. Par exemple, dans les avions, il existe des toboggans spéciaux en cas d'atterrissage forcé. Or, à ce jour, cet article contient une substance qui évite que ces toboggans ne prennent feu. Cette substance utilisée présente effectivement quelques risques pour la santé, mais pour que ce risque existe véritablement il faudrait que l'exposition d'une personne soit prolongée. Or ce n'est jamais le cas. Le produit de substitution existant n'a pas les mêmes qualités de sécurité (preuve scientifique  l'appui). Aussi, tout en mettant en place tous les dispositifs pour favoriser la substitution, une analyse des risques/bénéfices est un outil indispensable.

Concernant la durée des autorisations, vous demandez que celle ci soit limitée à une période de cinq ans. A mes yeux, la proposition de déterminer celle ci au cas par cas est  préférable et plus adaptée.

Espérant que ces éléments vous seront utiles, et restant à votre disposition,

Françoise Grossetête

18 juillet 2006

Lettre à un député européen par l'intermédiaire de greenpeace

Madame la députée / Monsieur le député

Mme Françoise Grossetête
Mme Dominique Vlasto
M. Ari Vatanen

La catastrophe de Seveso, qui s’est produite il y a 30 ans, le 10 juillet 1976, marque le point de départ de la législation européenne sur la sécurité chimique. En 1982, l’Union européenne adopte la directive Seveso I, puis la directive Seveso II, en 1996. Nous attirons aujourd’hui votre attention sur l’insuffisance de ces réglementations pour la protection des populations riveraines et des travailleurs des entreprises qui mettent en œuvre des produits chimiques dangereux. En effet, les directives Seveso et toutes les réglementations qui en découlent (comme la loi Bachelot de 2003) ne se focalisent que sur l’encadrement des risques et ne cherchent pas à réduire le danger à la source en exigeant le choix de produits et de procédés les plus sûrs.

Nous croyons que la future réglementation chimique Reach peut parvenir à améliorer la sécurité chimique, tant du point de vue des risques chroniques sanitaires et environnementaux que du risque technologique majeur. Pour ce faire, Reach doit reposer sur une application stricte du « principe de substitution », qui favorise le développement d’innovations saines et écologiques en exigeant le remplacement des substances chimiques les plus dangereuses par des alternatives plus sûres.

A l’approche du vote décisif de seconde lecture de Reach, nous vous demandons de voter de telle sorte que :
• une autorisation pour l’utilisation d’une substance dangereuse ne soit accordée que s’il n’existe pas d’alternative plus sûre et que cette substance répond à un besoin essentiel de la société ;
• cette autorisation soit limitée à une période maximale de cinq ans, afin de promouvoir l’innovation et le développement de substituts plus sûrs ;
• pour obtenir cette autorisation, le demandeur doive fournir une analyse des solutions de remplacement et un plan de substitution, et que soient prises en compte toutes les informations concernant la substitution que pourrait fournir un tiers ;
• soit disponible publiquement une « liste candidate » des substances chimiques susceptibles d’être soumises à substitution dans un futur proche.

2 avril 2006

Journée internationale d'opposition aux OGM: 8 avril 2006

8_avril_20061

    Alors que s'achèvent au Sénat les premières discussions sur le projet de loi visant à réglementer en France les mises en culture d'organismes génétiquement modifiés (OGM), Agir pour l'Environnement, Les Amis de la Terre, ATTAC, Les Amis de la Confédération Paysanne, La Confédération Paysanne, la Fédération nationale de l'agriculture biologique (FNAB), France Nature Environnement (FNE), Greenpeace France et Nature et Progrès appellent à la mobilisation en France pour la Journée internationale d'opposition aux OGM (JIGMOD) qui aura lieu le samedi 8 avril.

"Ce rendez-vous collectif enverra un signal fort en direction de ceux qui veulent imposer les OGM contre la volonté générale, déclare Dominique Béroule, membre de l'équipe de coordination française. Pour nous, la coexistence entre cultures OGM et les autres systèmes agricoles est impossible. Nous sommes soucieux de notre qualité de vie, et nous voulons éviter que nos champs et nos assiettes soient contaminés par les plantes transgéniques."

Stands d'information, conférences, projections de documentaires, concerts, marchés paysans, expositions, défilés... Partout en France, où 78% des citoyens réclament une interdiction temporaire des OGM afin d'évaluer précisément les impacts sanitaires et environnementaux (sondage BVA/Agir pour l'environnement, janvier 2006), les associations organisent divers événements. Ainsi, par exemple, une vente aux enchères factice de nos gènes se déroulera à Lyon (Rhône). Les habitants de Sélestat (Bas-Rhin) pourront s'initier au jardinage naturel en plantant des semences paysannes. La mairie du IIème arrondissement de Paris célèbrera la cérémonie du mariage raté entre Dame Nature et Monsieur Biotech. Au Buisson de Cadouin (Dordogne), des maires signataires d'arrêté anti-OGM débattront tandis qu'à Besançon seront présentées sur grand écran les Grandes découvertes agronomiques, qui constituent des alternatives naturelles et millénaires aux OGM...

Cette année, la Journée d'opposition aux OGM acquiert une dimension véritablement internationale. D'abord avec l'organisation d'une vidéoconférence internationale retransmise sucr Internet. Objectif : découvrir les initiatives locales de résistance aux OGM présentées depuis la vingtaine de pays participants et échanger des savoir faire militants. Interviendront notamment des figures historiques du mouvement anti-OGM : Vandana Shiva (Inde), Arpad Pusztaï (Autriche), Ignacio Chapela (Etats-Unis), Ryoko Shimizu (Japon) ou encore Jacques Testart, José Bové, Arnaud Apoteker (France).

Ensuite, parce que plus d'une centaine d'associations appellent à la mobilisation dans une quarantaine de pays (Etats-Unis, Nicaragua, Mexique, Hawaï, Bolivie, Argentine, Portugal, Togo, Belgique, Grèce, Allemagne, Malte, RDC, Turquie, Inde, Bangladesh, Philippines, Japon, Australie...). Manifestation à Chicago, où les industries biotechnologiques tiendront leur convention annuelle ; exposition en Turquie d'une mosaïque "non aux OGM", composée de pièces venant du monde entier ; feux d'alerte qui illumineront les collines les plus élevées du Royaume-Uni ; conférence sur le riz transgénique au Japon... Le 8 avril marquera aussi le lancement d'une lettre ouverte aux Parlementaires de chaque pays, qui recense les risques sanitaires des OGM.

Plus d'informations et programme complet disponibles en anglais, français et espagnol sur http://altercampagne.free.fr

Merci au site de greenpeace sur lequel j'ai pioché cet article

http://www.greenpeace.org/france/news/journee-ogm-2006

23 mars 2006

Ha ha ha que pensez vous de cette blague !?

Les nouveaux contrats d’embauche: une voie sans issue !!!

Les Contrats Première Embauche

=

fin de l'embauche !

A.Les conditions pour être employé en CPE

.Être âgé de moins de 26 ans

.Accepter une période d’essai de 24 mois qui pourra se finir sans justification. Ainsi par le biais d’une simple lettre recommandée l’employé se retrouve

sans emploi.

.Accepter une loi qui réduit à la précarité ceux d’entre nous qui sont déjà victimes des inégalités

B. Les garanties

.Sont exemptés de licenciement :

-les femmes enceintes

-les représentants du personnel ou les personnes « syndiquées »

.Les licenciés toucheront :

-490€ pendant deux mois

-8% de la somme des salaires bruts cumulés depuis leur entrée dans l’entreprise

.Le temps de formation effectué dans l’entreprise sera déduit des 2 ans de CDD.

.Après deux mois dans l’entreprise :

-droit à la formation : DIF

-dispositif LOCAPASS qui permet d’étaler le paiement de la caution lors de la location d’un logement mais comment payer son loyer sans emploi ?

De quel droit condamne t-on des jeunes travailleurs dans la force de l’âge à travailler dans l’insécurité ? Doit- on espérer trouver un travail et vivre sans-abri faute de garanties suffisantes ?

Publicité
Publicité
1 2 > >>
Publicité